Green game, un oxymore

Les enjeux

Voici ce qui est en jeu :

Consoles (100 Millions rien qu’aux USA), manettes, accessoires.
Ordinateurs puissants (avec des cartes graphiques très balaises).
Smartphones chaque jour plus sophistiqués.
Écrans (De plus en plus grands et performants)
Jeux packagés (usines, matières premières).
Magasins.
Transport.
Développement logiciel et graphiques.
Marketing & publicité.
Finance.
Datacenters (avec un accès le plus rapide possible pour les jeux en ligne).
Infrastructures internet (dont des câbles sous-marins).
Flux vidéo très gourmands.

Et ne comptons pas les problèmes de dos, de tendinites qui viennent enfler les dépenses de santé partout dans le monde… Ni le désespoir des parents confrontés à la folie de leurs enfants.

Bon, vous l’aurez compris, le game joue dans la cour des grands et consomme beaucoup de ressources (dont de l’eau) en émettant une quantité non négligeable de CO2eq. Mais, comme cela rapporte beaucoup, on en parle peu.

➔ Green digital :

Consoles : La moitié des utilisateurs laissent leur console allumée 24 heures sur 24 (sans mode veille).

Cloud gaming : Sans console ou PC, ce sont les data centers qui font les calculs. 12 data centers sont nécessaires pour les 200 millions de joueurs de « Fortnite ». Il en faut 17 pour le jeu « Word of Warcraft » qui réclame 100Gb de data par seconde.

Flux vidéo : 10 mn du jeu « Metro Exodus » sur ordinateur en HD équivaut à 2 Go de données. Passer en 4K et vous serez à 3,1 Go selon une équipe de chercheurs de Lancaster.

Le marché

En 2021, le CA mondial va s’élever à 180 Milliards de dollars (220 en 2024). Not bad !
Le marché français vaut 5 Milliards d’euros de CA.

Niveau temps de jeu, la Chine est en tête, suivi des Etats-Unis.
57% des joueurs et joueuses ont moins de 35 ans.
80% des génération Z* et génération Millenium* jouent à des jeux vidéo.

Le jeu en ligne (ou cloud Gaming) est en train de l’emporter très rapidement sur le jeu via console ou en local. Les jeux sur smartphone explosent et, avec l’arrivée de la 5G, cela va s’accentuer. En 2021, près de 4 milliards d’utilisateurs de smartphones sont prêts à jouer.

» En savoir + sur le profil des joueurs (SELL)
» L’écosystème du gaming live streaming (newzoo)

L'avenir énergétique du jeu vidéo

Les acteurs du jeu certifient que le cloud gaming est une bonne nouvelle pour l’environnement. Fin des consoles = fin du plastique ; Streaming = Fin des ordinateurs puissants… Bon, il y a juste les cartes graphiques qui doivent suivre…

Il existe même une initiative collective (Sony, Microsoft, Google, Twitch, Ubisoft…) nommée Playing for the Planet pour réduire l’empreinte carbone de cette industrie. Bon courage quand même avec des jeux de plus en plus immersifs. Effectivement, comme le dit Ubisoft, c’est un vrai défi !

➔ Green digital :

D’ailleurs les jeux vidéo exigent des débits plus élevés qu’une série en streaming : 15 Mbit/s contre 3 à 8 Mbit/s pour les meilleurs services de vidéo à la demande, selon les chiffres de Nvidia.

Conclusion

Bon, c’est clair, la réduction de l’empreinte carbone pour les jeux vidéos, c’est du pipeau. Les prévisions ne vont pas dans ce sens, les jeux en ligne allongent clairement la facture énergétique. Mieux vaut donc garder sa bonne vieille console (en prenant soin de l’éteindre :)).

Vous l’aurez compris, jouez moins dans votre chambre et plus dans l’espace physique, ce sera mieux pour tout le monde.

Jouez physiquement à plusieurs à la Wii plutôt qu’en ligne.

Allez plutôt dans des bars spécialisés ou des salles d’arcades, cela sera plus riche et moins énergivore (mise en commun des ressources).

Allez courage, c’est juste une addiction de plus à vaincre…